L’artisanat
fait partie des occupations quotidiennes de la vie au moins en secteur rural où
chaque famille confectionne les objets utilitaires dont elle a besoin :
vannerie, tissage, poteries...
Les
artisans travaillant le métal, le bois et le cuir appartiennent à des castes
dont les principales sont les forgerons, les sculpteurs et les griots qui sont
parfois aussi cordonniers et tisserands. Ce système de castes n’est pas
identique à toutes les ethnies.
La vannerie est pratiquée par les femmes et aussi par les
hommes, qui confectionnent des paniers, nattes, séko[1],
sacs, chapeaux, couvercles que l’on trouve sur tous les marchés et aussi les
toits des cases et des greniers. Les matériaux utilisés à la fabrication de la
vannerie sont généralement des végétaux coupés, séchés et éventuellement
colorés comme la paille, les tiges de mil, les roseaux, les feuilles de rônier
et fibres d’arbres pour lier les éléments entre eux et faire les finitions.
Aujourd’hui des fils plats ou ronds en plastique de couleur sont de plus en
plus utilisés.
La poterie est présente dans tout le Burkina Faso car l’argile
est présente sur tout le territoire.
L’extraction de la terre se fait après les récoltes, l’argile est
séchée, réduite en poudre, tamisée et mélangée à de l’eau. La cuisson se fait
dans des fours ou en extérieur, les poteries sont alors entassées au milieu
d’un feu à même le sol. Les pots d’utilité courante sont peu décorés alors que d’autres
à usage rituel sont ornés de représentations symboliques. Cet art est indistinctement
pratiqué par les femmes et les hommes ; à noter cependant que chez les
Mossi, ethnie majoritaire du Burkina Faso, cet art est pratiqué par les hommes,
et que dans des ethnies de l’Ouest du pays ce sont les femmes de forgerons,
maîtrisant l’art du feu, qui sont potières.
Le tissage s’effectue avec des fils de coton, de laine de
mouton et parfois de chameau, plus particulièrement chez les Peul et Touareg. Les tâches sont
réparties entre les hommes : culture et récolte ou tonte et les femmes :
égrenage, cardage, filage. Le tissage autrefois pratiqué par les hommes sur le
métier horizontal dit soudanais, est aujourd’hui également exécuté par les
femmes sur le
métier à pédales, inspiré du métier horizontal des hommes, bien plus
confortable dans la position assise plus haute. Les bandes tissées, dont la
largeur varie selon le métier de 10 à 30cm, sont assemblées et utilisées en
couvertures, en pagnes ou cousues par les couturiers en vêtements.
Aujourd’hui encore le pagne, tissé ou non, occupe
une place importante et significative. Il permet au moyen de motifs et de
couleurs, d’afficher son appartenance à un groupe. Il est utilisé comme cadeau
et accompagne toutes les circonstances de la vie. Ainsi, recevoir de nombreux
pagnes à l’occasion d’une naissance est gage de prospérité pour l’enfant ;
il est impossible de laisser partir un mort sans le recouvrir de pagnes,
certains tissés expressément pour les funérailles.
La
teinture
est en général pratiquée par la femme, autrefois celle du tisserand et aussi
celle du forgeron. Aujourd’hui quelques hommes très spécialisés exercent le
métier de teinturier.
En Afrique, les teintures naturelles, qu’elles
soient d’origine végétale ou minérale, sont nombreuses et s’utilisent sous
différentes formes : poudre ou pâte à dissoudre, décoction, fermentation.
La vulgarisation des poudres colorantes industrielles dans le courant de la
première moitié du 20ème
siècle en Afrique a incité les teinturières à transposer leur savoir-faire
ancestral à la teinture moderne.
Les teinturières utilisent les techniques de
réserves[2]
pour décorer leurs étoffes. On distingue trois grandes catégories : le plangi : nouages, pliures,
ficelages le tritik : pliures
par coutures main ou machine et les broderies le batik : tamponnage et balayage à la cire, dessin par
apâtage.
En combinant les techniques et les couleurs, les
teinturières parviennent à créer un nombre infini de modèles ; tout dépend
de leur savoir faire et de leur créativité.
Les
bronzes et les bijoux nécessitent le même matériel que celui du forgeron. La différence
réside dans la dimension plus petite de la forge. Le procédé le plus utilisé
est dit « technique de coulage du bronze à la cire perdue ». Cette
méthode consiste à confectionner la figurine désirée avec de la cire. Terminé
l’objet est recouvert d’argile, lorsque l’argile est sec, l’ensemble est passé
au feu. La cire fond et s’écoule par un orifice percé dans l’argile. Reste donc
un moule qui sera rempli d’un métal en fusion. Après que le métal soit refroidi,
le moule est brisé. Apparaît alors l’objet initialement fabriqué en cire. Selon
les artistes, les styles diffèrent, certains proposent de très belles pièces
patinées colorées. Certains bijoutiers travaillent l’or et l’argent et se sont
spécialisés dans la fabrication du filigrane. Ils exécutent sur commande de
très belles pièces.
La tannerie
cordonnerie est souvent l’apanage du griot qui fait subir à la toison animale
toutes les étapes nécessaires à sa transformation en cuir. L’artisan
confectionne toutes sortes d’objets utilitaires, qui vont de l’harnachement
(selle, harnais), aux sacs, sacoches, porte-documents, ceintures et sandales.
Le cordonnier décore son travail avec de la teinture ou des motifs de
pyrogravure.
La
sculpture se pratique essentiellement sur bois, très peu sur pierre. Les artisans
taillent, dans des bois tendres, des objets utilitaires et des statues. Pour un
usage sacré la sculpture est souvent l’œuvre d’un forgeron qui a les pouvoirs
lui permettant de communiquer avec les divinités. Il sait mieux que personne
intégrer les esprits et « faire vivre » l’objet sculpté. Donc en
matière de sculpture ne pas confondre artisanat et objets sacrés. Depuis
longtemps déjà les magnifiques masques africains ont éveillé la convoitise des
collectionneurs du monde entier. Outre que ces objets artisanaux appartiennent
au patrimoine culturel du pays, ils font partie intégrante de l’identité d’un
peuple. Les masques que l’on trouve dans les boutiques d’artisanat ou salons ne
devraient en principe pas avoir été destinés aux fêtes rituelles.
La
peinture n’est pas un art majeur, mais elle est présente sous toutes ses formes : cartes postales
peintes, illustration des scène la vie courante, peinture naïve ou
humoristique, mais aussi utilitaire. Ce sont souvent les artistes qui peignent
les enseignes des commerces. Une technique importée du Sénégal s’est installée
depuis quelques années dans la capitale « le fixé sous verre ». Elle
consiste à peindre une image sur une plaque en verre en commençant par les finitions
et en terminant par ce que sont en principe les premières touches d’un tableau.
En regardant le travail à travers la plaque de verre, il apparaît comme si la
scène avait été peinte dans l’ordre habituel.
Le Salon
Internationale de l’Artisanat de Ouagadougou - SIAO se déroule tous les
deux ans fin octobre pendant une semaine, les années paires. Son objet est de
faire connaître la diversité et la beauté de l’artisanat africain. Cette 13ème
édition 2012 comptait 33 pays pour 540 stands et le Japon comme invité
d’honneur.
Le Village Artisanal
de Ouagadougou, site convivial et
aéré compte 50 ateliers. L’endroit rassemble plus de 500 artisans, issus de 25
métiers, regroupés en huit corporations professionnelles, associées dans
un Groupement d’Intérêt Economique (GIE)
commun, reconnu et légalisé depuis juillet 2000. Le Village Artisanal de
Ouagadougou est le fruit de la coopération entre le Burkina Faso et le
Grand-Duché du Luxembourg. Il a été inauguré le 28 octobre 2000.
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