Le pagne dans tous
ses états
Le pagne est une pièce d’étoffe d’environ 1,80 m de long, dont la
largeur peut varier selon qu’il s’agisse d’un pagne tissé ou d’une cotonnade
imprimée. Le mot pagne[1] est un vieux mot français déformant
le"pano" portugais et le"paño" espagnol pour tissu, étoffe.
Le pagne est l’élément de base du vestiaire,
il en existe différents types dans
diverses textures. En Afrique de l’Ouest, essentiellement utilisé par les
femmes, il est destiné à couvrir le corps de la taille aux chevilles mais se
porte de différentes façons : enroulé autour de la taille, attaché
au-dessus de la poitrine, associé à d’autres éléments de la tenue féminine.
Dans certains pays les hommes portent aussi le pagne, parfois juste « en
ornement » jeté sur l’épaule, comme au Ghana p.ex.
Le pagne occupe une grande place
dans toutes les activités de la vie quotidienne. Il sert à maintenir le bébé au dos de sa maman. Cette
pratique est liée à l’activité maternelle et aux déplacements. Au-delà de leur
rôle de nourrice, les femmes africaines
restent très actives et vaquent quotidiennement aux travaux domestiques, champêtres ou à faire du commerce. De nos
jours le pagne, tissé ou non, occupe une place importante et significative, il
accompagne les événements de toute une vie, naissance, mariage, et
funérailles.
Dans les
traditions ancestrales, la
confection des pagnes destinés aux cérémonies, se faisait selon des règles et
des codes stricts, codes connus et maitrisés encore aujourd’hui par les tisserands
traditionnels qui les réalisent dans le respect des techniques anciennes.
Ces pagnes, le plus souvent tissés, indispensables
aux cérémonies initiatiques assurant l’éducation des jeunes gens et le passage
à la vie d’adulte, célèbrent tous les évènements mémorables d’une vie, ils se
chargent alors d’une dimension sacrée et deviennent porteurs de messages pour
ceux qui savent les déchiffrer.
Le pagne wax est un vecteur de
communication surtout dans la
société urbaine où le message véhiculé prend sa source. En Afrique la
transmission des événements, de l’histoire et de la tradition, du savoir-faire et de l’expérience mais
aussi du quotidien, se fait depuis toujours et se perpétue oralement.
Ces pagnes sont des outils stratégiques qui sont
autant de signes, d’annonces et de propagande, de commémoration et de
publicité. Mais la fonction la plus intéressante remplie par leurs motifs est
celle de transmettre un langage métaphorique. A coté des dessins représentés
avec réalisme, de nombreux motifs abstraits, plutôt géométriques et
volontairement non identifiables forment un répertoire très apprécié des femmes
africaines qui s’en emparent et l’utilisent comme un moyen de projeter les
réalités de la vie courante et de souligner certains aspects sociaux.
Autour
du pagne perdure toute une symbolique qu’on peut tenter de découvrir en
répondant à quelques questions : Comment est-il porté ? Par
qui ? A quelle occasion ? Qui l’offre ? A qui est-il
offert ? Que veut-il suggérer ou signifier ? Il n’est donc pas qu’un
banal morceau de tissu, il est le témoin de la vie quotidienne, tout un art de
vivre, un moyen d’information et de communication, au sens de transmettre, mais
aussi d’exprimer une relation. Les Etoffes du Soleil[2]
Voir aussi EXPOSITIONS dans RUBRIQUES, colonne de droite du blog
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[2]
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